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Modélisation de l’évolution des pinsons des Galapagos avec le logiciel Vensim PLE

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Contexte scientifique

    Depuis une quarantaine d’années, les populations de pinsons des îles Galapagos (genre Geospiza) font l’objet d’un suivi poussé par l’équipe de Peter et Rosemary Grant, notamment sur la petite île de Daphne major. Dans les années 1970 cette île était principalement occupée par une population de pinsons à becs moyens, de l’espèce Geospiza fortis.

    G. fortis à petit bec
     
    G. fortis à gros bec
     
    Graines de Tribulus cistoides

    Deux phénotypes sont principalement représentés : des G. fortis à becs plus petits, majoritaires, se nourrissant essentiellement de graines de plantes herbacées, et des G. fortis à becs plus gros et plus puissants, minoritaires, capables de se nourrir des graines dures d’un arbuste dominant sur l’île (Tribulus cistoides).

    En 1977 une forte sécheresse a empêché la production de petites graines. Les pinsons à gros becs ont donc mieux survécu, en se nourrissant des graines plus dures. Cet évènement de sélection a inversé les proportions de petits becs et de gros becs au sein de la population.
    Par la suite de fortes précipitations (notamment en 1983) ont favorisé la production de petites graines tendres. Les pinsons à petits becs ont été avantagés, se sont plus reproduits et sont redevenus majoritaires.
    En 2004 une nouvelle sécheresse a frappé l’île. Mais cette fois-ci, contrairement à 1977, les G. fortis à gros becs ont été contre-sélectionnés. En effet entre temps une nouvelle espèce s’est installée sur l’île : G. magnirostris, plus gros et plus puissant, qui accapare les ressources en graines dures.


    Geospiza magnirostris

    Les pinsons des Galapagos offrent donc des exemples de sélection naturelle sur un caractère héréditaire (la taille et la forme du bec) liée aux conditions environnementales (environnement à « petites graines » versus environnement à « grosses graines ») et à la compétition entre espèces.


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Modélisation

    Le logiciel Vensim PLE permet de modéliser des flux entre compartiments, et peut être utilisé pour modéliser des cycles géochimiques (voir le site ACCES de l’INRP). Ici on se propose de modéliser les évènements de sélection survenus depuis 30 ans sur l’île Daphne major. Le forçage des modèles est représenté par la quantité d’eau disponible, qui détermine le niveau de production des ressources alimentaires des pinsons. La variable de sortie est la proportion dans la population de G. fortis d’oiseaux à gros becs et d’oiseaux à petits becs. En cours de simulation, la quantité d’eau est ajustée à l’aide d’un curseur, le rapport gros becs / petits becs étant rendu par un graphique.

    Critères de construction des modèles :

      • Durée de 5 trimestres conforme aux données scientifiques ;
      • Effectifs initiaux de pinsons correspondant à ceux réellement observés sur le terrain ;
      • Conversion directe des unités d’eau en unités de graines, puis d’oiseaux ;
      • Définition empirique des équations de flux de telle sorte que les résultats s’approchent des données de terrain.

    Il est important de noter qu’en raison de ces deux derniers partis pris, les modèles ne sont pas strictement scientifiques, mais sont plutôt à voir comme des outils à visée pédagogique.

Présentation des modèles et des possibilités de travail des élèves

Documents en téléchargement

Références

Capacités et attitudes

  • Utiliser un logiciel de modélisation pour comprendre la sélection naturelle.
  • Pratiquer une démarche scientifique (formuler une hypothèse, expérimenter).

Matériel nécessaire

  • Salle avec postes informatiques ;
  • Logiciel Vensim PLE installé sur le réseau ou sur les postes (téléchargeable gratuitement sur https://vensim.com/free-download/) ;
  • Fichier des modèles accessibles sur le réseau ou sur les postes.
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