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Phylogénies des Primates

Les Primates

- L’origine du groupe remonte à la fin du Crétacé avec l’apparition d’un petit quadrupède proche des Insectivores (Purgatorius).
- Le groupe se subdivise en Prosimiens (nombreux fossiles) dont les seuls représentants actuels sont les Lémurs de Madagascar et les Tarsiers des Philippines, et en Simiens.

- Les Simiens se subdivisent en Platyrhiniens qui peuplent exclusivement le continent américain et en Catarhiniens en Afrique et Eurasie.

  • Les Platyrhiniens, à narines écartées et orientées vers l’extérieur, possèdent 36 dents, ont une queue préhensile et regroupent par exemple les Tamarins, les Sapajous, les Ouistitis, les singes laineux,...
  • Les Catarhiniens, à narines rapprochées, à denture constituée de 32 dents regroupent :
    • les Cynomorphes avec les Babouins, Mandrills, Macaques, Gibbons, Cercopithèques,
    • les Pongidés avec les Gorilles , Chimpanzés, Orang-Outans et les Hommes.

Bien qu’à l’échelle de l’ordre des Primates, l’Homme ne se distingue que très peu dans l’arbre phylogénique, il appartient cependant à une lignée totalement distincte de ses plus proches cousins - les grands singes - depuis plus de 6 millions d’années.

Quant au genre Homo, il est individualisé depuis plus de 3 millions d’années.

Phylogénies des Primates

La construction des arbres phylogénétiques est basée "classiquement" sur des critères paléontologiques et zoologiques appliquant le principe que la recherche de l’ancêtre doit guider toute reconstitution phylogénétique sachant que toute espèce fossile est potentiellement l’ancêtre d’une autre, fossile ou actuelle. On a ainsi constitué des groupes ancestraux sur la base du partage des caractères primitifs en laissant de côté leurs relations de parenté précises.

Le cladisme est une nouvelle méthode de construction des arbres phylogénétiques fondée sur l’analyse des distances entre espèces, distances calculées à partir de leur ressemblance globale. Une des applications est le calcul d’un arbre phylogénétique à partir des différences trouvées dans une protéine commune à différentes espèces actuelles. Le cladogramme obtenu suggère des relations entre les espèces actuelles. Ces résultats peuvent être comparés à un arbre évolutif "classique".

Le cladisme peut être mis en oeuvre sur d’autres objets que les molécules de protéines. On peut comparer les gènes, des regroupements de caractères morphologiques, des chromosomes .

L’analyse chromosomique des caryotypes de nombreux Primates (actuels) a permis d’obtenir un cladogramme :


    - des espèces considérées comme proches par les systématiciens montrent des caryotypes très proches à quelques exceptions près,
    - la possession en commun d’un chromosome par deux espèces montre que leur ancêtre commun possédait ce chromosome,
    - de proche en proche, on a pu arriver à la reconstitution du caryotype des Catarhiniens, des Platyrhiniens et des Simiens puis en les comparant le caryotype ancestral de l’ensemble des Primates,
    - les indications visibles sur l’arbre correspondent à des modifications chromosomiques constatées :
    • inversions : retournement d’une partie de chromosome
    • translocation : déplacement d’une partie de chromosome ou d’un chromosome entier sur un autre,
    • fission : séparation d’un chromosome en deux

Arbre phylétique de l’ordre des Primates

D’après Histoire d’ancêtres, numéro spécial du Musée de l’Homme, 1998.

Cladogramme des Primates basé sur l’étude de leurs chromosomes

D’après La Recherche N°86, mai 1997.


Arbre phylogénique des Primates construit à partir de l’analyse comparative des caryotypes et des accidents chromosomiques (des Primates actuels)
Cliquer sur les espèces pour voir les fiches descriptives.

Arbre phylogénique obtenu par la comparaison des myoglobines de quelques Primates actuels (logiciel Evolmol)


Cliquer sur les noms pour voir les fiches descriptives.

NB : la myoglobine est une forme de globine des Vertébrés, spécialisée dans le stockage musculaire du dioxygène dans les cellules musculaires.
Son gène est en un exemplaire unique dans le génome des vertébrés.

Voir aussi :

Documents complémentaires :


Aire de distribution des premiers Primates
à la fin du Crétacé (- 70 MA)
 
Aire de distribution des premiers Simiens
à l’Éocène (- 50 MA)
 
Aire de distribution des premiers Catarhiniens
au début de l’Oligocène (-33 MA)

Succession des époques du Crétacé à l’actuel

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