Des "désordres" à Trévoux ! - Les événements du 27 avril 1983.

Le rapport du géologue contacté pour cet événement précise les points suivants : – Le matin : craquements et éboulements du mur de soutènement sous la poussée des terrains derrière le n° 40 de la grande rue. Un peu plus tard, dans la matinée : éboulement dans la falaise des sables de Trévoux (30 m de haut à cet endroit) entre la montée de l’Orme et la Grande rue (vers l’arrivée de la rue Casse-Cou).   – Au cours de la journée, d’autres événements : - fissures successives dans les jardins en terrasse derrière chez M. Nove, boulevard de l’Industrie, - fissures de décompression aussi, plus à l’ouest, "montée de Beluison", avec tassements de quelques décimètres. – En fin de journée : fissures importantes, au chemin piétionnier dans le talus en bord de Saône, sous la place de la terrasse.   – Evénements dans les jours suivants : la reconnaissance, étendue à l’ensemble de la côtière a montré des indices d’instabilité : - nombreuses petites fissures superficielles dans les taillis et les friches sous le "belvédère de l’Orme" (vers le château), - petits glissements de talus et petites fissures dans la "montée des lapins", - nombreuses zones déstabilisées et murs fissurés entre les "Corbettes" et le chemin de "Beluison", - 3 fissures dans la partie Ouest du mur de soutènement de la place de la terrasse.

Exercices

Après avoir lu attentivement le texte ci-dessus,

1 - Sur le document A (plan de Trévoux), colorie en bleu la Saône. Indique par une flèche la direction de St André de Corcy.

2 - Repère sur cette carte de Trévoux les lieux suivants :

– par un point vert : la rue des lapins,
– par un point jaune : le Belvédère,
– par un point rouge : la falaise des sables de Trévoux.

 

3 - Souligne dans les textes les termes utilisés pour définir les "désordres" apparus à Trévoux, ce jour du 27 avril 1983.

4 - En utilisant le texte, mets un titre aux trois documents B, C, D.

 

Etude des terrains concernés par les désordres à Trévoux

– Vers le sommet de la côtière, et sur les rebords des talus verticaux :
La partie sommitale est constituée de sables et de cailloutis plus ou moins limoneux (appelés colluvions de la Dombes). Cet ensemble est irrégulièrement consolidé en grès dur.
– Sur les pentes des versants de la côtière :
• sur les pentes plus faibles et lorsque le profil des versants est un peu concave : colluvions sableuses et limoneuses, parfois caillouteuses, épaisses de 0,50 m à 1,50 m
• dans les lits des micro-torrents (chenaux fossiles des plus forts écoulements résultant de la fusion des glaciers alpins de la période rissienne) qui descendent de la côtière : la frange sableuse altérée et décomprimée des sables de Trévoux qui peut atteindre quelques mètres de profondeur.


– Sous les strates visibles à la surface :
Un sondage réalisé à St Trivier a montré, à la même altitude que la Saône, une strate sous-jacente de marnes, de 200 m d’épaisseur.

Exercices

Après avoir lu attentivement les documents ci-dessus et en utilisant les informations qu’ils contiennent,,

1 - Sur le document E (carte géologique de Trévoux - Ain) et F (coupe géologique interprétative passant par Trévoux), colorie en orange la strate des colluvions sableuses et limoneuses de la Dombes, en jaune celle des sables de Trévoux, en vert celle des marnes de Bresse.

2 - En reprenant les documents B, C et D du document 1 (Des désordres à Trévoux ! Document 1) essaie de replacer ces trois strates, en les coloriant.

Des précipitations exceptionnelles ce mois d’avril 1983

Période :	Dans les trois nuits précédant les désordres de 1983.	Dans l’année (exemple de 1984).
Précipitations cumulées :	505 mm	580 mm

L’occupation des sols peu adaptée

Des arbres poussent sur des sols peu cohérents et/ou pentus qui sont fortement sollicités par la pesanteur. De plus ils créebt une surcharge sur les terrains. Des murs de soutènement entaillent les sables de Trévoux vers la base de la pente et sont souvent désolidarisés des murs de refend.

Un contexte géologique local peu favorable

Le relief de la côtière à Trévoux est très abrupt. La nature des terrains est instable car très altérée. La couche marneuse sous-jacente imperméable maintient l’eau dans les strates qu’elle supporte.

Exercices

Après avoir lu attentivement les documents ci-dessus et en utilisant les informations qu’ils contiennent, réponds aux deux exercices ci-dessous.

1 - En reprenant chacun des documents B, C et D du document 1 (Des désordres à Trévoux ! Document 1) fais un commentaire expliquant les événements qu’ils montrent.
Tu dois obligatoirement utiliser des arguments pris dans les textes ci-dessus.

2 - Si tu étais journaliste local, comment résumerais-tu les événements intitulés "désordres de Trévoux" (résumé court de 5 lignes maximum).

Des articles de presse font écho de l’intervention d’un géologue dans des glissements de terrains à St Etienne-sur-Chalaronne du 16 mai 1983

"Le lieutenant Gaudin, devant l’ampleur des dégâts prévient le géologue de Lyon, Pierre Briglia".

"M Pierre Briglia, géologue de Lyon, est venu examiner les lieux sur les directives de la protection civile départementale. Celui-ci a fait poser des témoins en divers endroits de ces glissements (...) Les cotes de ces repères sont relevées matin et soir par des employés municipaux."

"Le glissement de terrain s’aggrave à chaque nouvelle pluie."

"Il a pu constater que certains témoins avaient bougé de différentes façons (...) Ce glissement apparaît plus important que celui qui s’est produit à Trévoux."

"Les autorités suivent de très près ce phénomène car plusieurs maisons pourraient être menacées et évacuées dans les prochaines heures. Les habitants et les autorités voudraient bien voir revenir un beau temps durable."

Des outils pour mesurer des désordres

Les potences mesurent des déplacements de part et d’autre des fissures dans le sol. Précision au ½ mm.         Les fissuromètres mesurent les écartements d’une fissure sur un ouvrage. Résolution 0,2 mm.         Les nivelles mesurent des variations d’angle. Résolution 0,1 mm.         Les inclinomètres mesurent l’inclinaison du tube sur toute sa hauteur. Il permet de sonder les déformations profondes de 30 à 60 m.